Le duo Dithyrambe

Pour ce numéro, Zig Z’art est allé à la rencontre de deux artistes un peu spéciales : le duo Dithyrambe. Débarquées dans le monde contemporain, après 257 ans et trois mois de cryogénisation dans une crevasse des alpes, Dame Bérénice de la Trouffinière et Dame Culnégonde de la Garde Montée, comtesses de leur état, découvrent le punk et le disco … Pour ces deux disciples et groupies de Jean Sébastien Bach, c’est une révélation ! Aussitôt les deux Dames se mettent à chanter les airs contemporains dont elles se sont éprises, accompagnées d’un fabuleux dégagé au ukulélé. Des Clashs à ABBA en passant par Renaud ou ACDC, rien ne résiste à leurs envolées lyriques.

Portées par leur enthousiasme et une verve enfin libérée, elles traversent théâtres et rues, salles de concerts et hall de gare, faisant tinter leurs bijoux et chuchoter leurs froufrous. Ambassadrices de la bouffonnerie chic et coquine, entre autodérision et snobisme, elles savent se montrer indiscrètes, pompeuses, impertinentes et voluptueuses en toutes occasions. Quand le punk devient précieux et le disco épique, c’est que vous êtes entré dans le monde dithyrambique.

Comment vous êtes vous rencontrées?

DC : Oh! De manière tout à fait commune! Au couvent, pendant nos études…

DB : Oui! Nous avons suivi un cursus tout à fait traditionnel pour des jeunes filles de notre rang ; travaux artistiques d’aiguille, enseignement théologique…

DC : (rictus coquin) Oh Oui! Avec père Hubert! C’était le seul homme autorisé à PENETRER l’enceinte du couvent…

DB : (agacée) Et pas seulement l’enceinte du couvent…mhm…BREF! Question suivante?!

C’est là-bas que vous avez appris la musique?

DC : Oh non! Point du tout§

DB : que je vous explique très chère. Le Père Hubert a reçu une missive de l’orphelinat de la Piéta à Venise. Nous étions en dernière année il me semble…Dame Cul?

DC : Oui oui! C’était pas trop tôt!…

DB :Oui…et voyez vous, cet orphelinat jeunes filles était en manque cruel de jeunes femmes vertueuses pouvant guider les âmes innocentes de ces pauvres enfants sur la voie du seigneur…

DC : ( souillée )AMEN!

DB : ( irritée ) Venise était la ville du vice!!

DC : ( lubrique ) hmhmhm!

DB : enfin BREF! Le père Antonio…

Antonio Banderas?!

DB : Mais non Très chère!!Antonio Vivaldi!! enfin vous connaissez il me semble, il dirigeait l’orphelinat et a eu la bonté de nous enseigner la musique.

DC : ( voluptueusement ) Oh oui!! Excellent violoniste!! Quel doigté!!

DB :Certes, certes…Il semblerait qu’il ait enseigner à Dame Culnégonde quelques techniques…de violon…

pourquoi un duo?

DB : Oh!

DC : OH la la!

DB : Ca c’est à cause du drame! Personne ne vous a parlé de l’accident?!!

Racontez nous!

DB : ( plaintive ) Oh! Nous allons être succinte car c’est toujours très douloureux…snif…snif…

DC : Voyez-vous, nous traversions les Alpes en convoi, et là, ayant une envie pressante, je demande à mon amie de m’accompagner à un endroit à l’écart des autres et, c’est là que…

DB : Oh mon dieu! C’est affreux!

DC : Oh! Oui!

DB : OH! Non! C’est trop dur…snif…snif…

(BLANC)

Et c’est ainsi que nous avons fini

DC et DB ensemble: CRIOGENISEE!!!

DB : Par chance, l’année dernière nous avons été retrouvées par deux jeunes gens qui comment dit-on?…

DC : des… des surfeurs?…

DB : Oui, c’est ça…Et c’est la raison pour laquelle nous ne sommes plus que deux!…

Mais, par miracle, il y a très peu de temps, un autre membre du convoi à été retrouvé; et  ALLELUIA! C’était sœur Pétrulque.

DC : ( en aparté ) Alléluia, alléluia faut pas exagérer non plus! Si il avaient retrouvé Sir Valère…plutôt que cette none frigi…frigorifiée…là oui! Alléluia!!

DB : enfin BREF!…Sœur Pétrulque est redevenue l’une des nôtres et vient parfois nous accompagner à l’orgue et au clavecin…

Pourquoi le cavaquhino?

DC :Oh! Ça c’est un cadeau que m’a offert un ami cher à mon cœur! Sir Geoffroy de Bonnefamille, un jeune homme de votre époque, tout à fait charmant!Il me l’a ramené d’un loingtain pays…

DB : encore un pays de sauvages à moitié nus!!….

DC : Dame Bé ne soyez  pas si convenue, il fait chaud au Brésil! Ne trouvez-vous pas que cet instrument exotique sied parfaitement à la teinte de ma chevelure?!

DB : Certes, certes, mais était-il nécessaire de vous ramener la tenue traditionnelle…toutes ces plumes!…si peu de tissu….Enfi bref! Passons, passons! Question suivante?!

Comment en êtes-vous arrivées à chanter ce genre de musique?

DC : Très chère, il faut vivre avec son temps!!

DB : Il semblerait que les sonates de Jean Sebastien Bach n’aient plus autant de succès auprès de la jeunesse aujourd’hui…

Quelles sont les prochaines chansons?

DC : Ahaha!…( sourire en coin ) Vous voulez nous soutirez un scoop c’est ça?!

DB : Une jeune Dame digne de ce nom, se doit de garder un peu de mistère…

La rue, la scène?

DB : Oh! La rue nous permet de nous mêler aux gueux, de comprendre leurs us et coutumes! C’est un  peu notre manière à nous de faire de la charité!

DC : Mais, nous sommes tout de même montée sur scène quelque fois! Surprenant attirail!! Moultes fils, des boîtes énormes qui font plus de bruit que nous…et puis il y a ces espèces de…phallus devant lesquels il faut chanter…et parfois même les tenir dans la main!!!!

DB : ( en aparté ) Dame Cul, le phallus c’est bien un champignon?…(vers Z.Z.) Ah oui! J’adore! Coupés en rondelles et sautés à la poêle c’est délicieux!!

DC : ( sourire embarrassé) Oui…c’est çaaa…BREF! Autre question?

C’est tout!

DB : Ce fut un plaisir ma chère!

DC : ET surtout n’oubliez pas!   BAROQUE IS NOT DEAD!!!

http://www.myspace.com/duodithyrambe